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Publié le 20 Mars 2025
La question de l’efficacité des travaux de rénovation énergétique fait débat, notamment concernant les logements classés F ou G, souvent qualifiés de passoires thermiques. Selon une interprétation récente des chiffres de la Cour des comptes, certains estiment que 60 % des logements rénovés resteraient des passoires thermiques après travaux. Cette lecture est cependant incorrecte et repose sur une interprétation incomplète des données disponibles.
L’affirmation selon laquelle 60 % des passoires thermiques resteraient dans cette catégorie après travaux provient d’une lecture biaisée d’un rapport de la Cour des comptes publié en 2023. Ce document faisait en effet état de logements rénovés grâce au programme MaPrimeRénov' Sérénité, destiné aux ménages modestes. Selon le rapport, 20 % des logements ayant bénéficié de cette aide restaient classés F ou G après travaux, tandis que 41 % atteignaient une étiquette E. L’erreur vient en réalité d’une lecture incorrecte de ces données. Concrètement, seuls 20 % des logements rénovés avec cette aide restaient effectivement des passoires thermiques après travaux.
Depuis 2024, le programme de rénovation a été remplacé par le dispositif de rénovation d’ampleur. Ce nouveau programme impose des critères plus stricts : pour être éligibles à une aide publique, les travaux doivent en effet permettre de gagner au moins deux classes énergétiques. Ainsi, un logement classé G devra passer au minimum en E pour pouvoir bénéficier de l’aide. L’Agence nationale de l’habitat (Anah) confirme que, dans ce nouveau cadre, il est impossible qu’un logement reste une passoire thermique après des travaux financés par le dispositif de rénovation d’ampleur.
Si le nouveau cadre réglementaire garantit une amélioration réelle des logements rénovés, il reste difficile d’avoir une vision globale de l’impact sur le parc immobilier. Tous les logements rénovés ne bénéficient pas d’aides publiques et le suivi national reste partiel. Cependant, les données de l’Observatoire national de la rénovation énergétique montrent une diminution constante du nombre de passoires thermiques : une baisse de 11 % serait intervenue entre le 1er janvier 2023 et le 1er janvier 2024.